L'esprit des lieux autour de Lierneux
Cet itinéraire pour vélo, moto ou voiture, fait la part belle au terroir. Il vous emmène à travers une campagne toute en douceurs et en rondeurs. Les chemins de traverse invitent au vagabondage.Mais le paysage de prés et de forêts que vous allez découvrir n’a pas toujours été là !En effet, en 1830, à la naissance de la Belgique, l’Ardenne est presque chauve. Des siècles de défrichement ont mangé la forêt, transformée en charbon de bois pour alimenter les forges. À sa place se trouvent des landes à bruyères fréquentées par les moutons.Avec un sous-sol imperméable et balayé par les vents, perpétuellement froid et humide, ces terres sont difficiles à cultiver. L’alternative est de les planter. Le choix se porte sur l’épicéa, une espèce scandinave habituée aux climats rudes. Comme l’épicéa a la particularité de pousser vite et droit, il fournit un excellent bois pour étançonner les mines, en plein essor au début du 19e siècle. Cette reforestation massive a pour conséquence la disparition du mouton, privé de son habitat naturel. Jusqu’alors, les prairies formaient une couronne proche du village pour les besoins de la traite quotidienne. Une couronne plus éloignée est occupée par les champs qui ne requièrent que des soins saisonniers. Seules y poussent des céréales rustiques telles que le seigle et l’avoine. Pour les paysans, c'est un travail considérable pour un résultat aléatoire.Dans ces conditions, les agriculteurs ardennais se tournent progressivement vers l’élevage, activité économiquement plus profitable. Les champs abandonnés sont ainsi convertis en prés pour accueillir les vaches et leur fournir du foin pour l’hiver. Les paysans les plus pauvres, privés du pâturage gratuit dans les landes à bruyères, se cherchent un travail misérable en ville.Les églises et chapelles qui jalonnent le parcours ne sont pas des joyaux architecturaux en provenance d’un lointain passé. Mais leur simplicité, leur effort pour se montrer coquettes et leur densité sur ce territoire sont un émouvant témoignage de foi rurale.N’espérez pas de savantes découvertes mais laissez plutôt parler vos sensations, vos émotions. Visualisez la vie d’antan. Goûtez la quiétude des petits cimetières à peine troublée par les bruits de ferme, le chant des oiseaux ou le vent des cimes, dans l’indifférence totale des vaches qui paissent de l’autre côté du mur.Longueur du parcours : 38 kmDurée estimée : 4h30 (vélo)Ce circuit a été conçu par Anne-Cécile Hansenne, dans le cadre d'un travail de fin d'étude de Guide Touristique Régional