RenEU - Routes François Ier
Le cours du fleuve Loire est le lien naturel entre les sites échelonnés sur ses rives et avec les pays et cultures dont les produits sont arrivés sur ses flots tout au long des siècles. Selon l'UNESCO le «paysage culturel évolutif et vivant» du Val de Loire, patrimoine mondial depuis 2000, «illustre à un degré exceptionnel les idéaux de la Renaissance ... sur la pensée et la création de l'Europe occidentale.» Le Val de Loire devient le centre du Royaume lors de la guerre de Cent Ans opposant la France et l’Angletterre. Entre 1430 et 1530 la Cour s'installe à Chinon, Tours, puis Amboise et Blois, ce qui entraîne dans la région de nombreux changements sociétaux et artistiques.Les guerres pour le duché de Naples menées par les rois Charles VIII, Louis XII puis François 1er n'apportent guère de succès militaire à long terme, mais elles permettent l'arrivée de la Renaissance italienne en France. Le véritable changement est amorcé par François 1er, un roi jeune et ambitieux. Son règne (1515-1547) marque l’entrée dans l’ère moderne, et représente la stabilisation des institutions de l'État. Pendant que le roi se confronte aux principautés italiennes et à ses ennemis l'empereur Charles Quint et le roi Henri VIII d'Angleterre, le Val de Loire profite de la paix. Amateur de chasse, le roi apprécie les forêts giboyeuses de la région et il y multiplie ses résidences. Son château de Chambord incarne un bâti imaginaire, une véritable «folie» monumentale. Le château de Nonsuch, voulu par Henri VIII, est ouvertement inspiré de Chambord.Grâce au roi, le Val de Loire devient une terre d’accueil pour l'humanisme et pour les nouvelles idées artistiques. Le roi est passionné d’art et d'architecture, qui se transforment en intégrant les principes de la Renaissance italienne pendant son règne. Dans sa cour cosmopolite il invite des artistes flamands aussi bien que des grands maîtres italiens (Jean Clouet, Léonard de Vinci, Domenico de Cortone, Sebastiano Serlio, Le Primatice, Rosso Fiorentino, etc.). La transformation du paysage autour des châteaux est également le résultat de l’influence italienne (Pacello de Mercogliano).Les villes, bénéficiaires de l’arrivée de la Cour, deviennent à leur tour des moteurs du changement. Tours témoigne de l’arrivée au pouvoir de riches familles bourgeoises (les Beaune-Semblançay, les Bohier, les Briçonnet, etc.). L’activité des ces «messieurs de la finance» enrichit le Val de Loire avec les plus beaux édifices de la première Renaissance en France. Chenonceau, Azay-le-Rideau, Villandry et des centaines d’autres gravitent comme des satellites autour des résidences royales. La construction des collégiales montre en outre que l’aspiration des membres de l'aristocratie de tout le pays est de fonder, précisément en Touraine, leurs sanctuaires dynastiques.Les sites de ce parcours dirigent le visiteur au fil de la Loire, suivant l’évolution de la Renaissance française depuis sa genèse jusqu’à son épanouissement. Les personnalités aussi bien que les villes, châteaux ou monuments sacrés illustrent une étape particulière de cette période d’ouverture vers de nouvelles idées universelles.