Imaginez que vous vous promeniez au centre d’une grande ville, dans une atmosphère très chaotique. En chemin, vous croiseriez un grand nombre de personnes qui se rendent au travail ou qui rentrent chez elles. Vous pourriez voir des enseignes de boutiques, un café où des gens prennent un rapide petit-déjeuner, le bureau de poste, un kiosque à journaux, le poste de police. Vous passeriez devant des bâtiments publics, civils comme religieux: la cathédrale, la mairie, l’école, l’hôpital, le stade, le théâtre. Sur la rue, vous verriez filer voitures, motos, bus, vélos, peut-être immobilisés à cause du trafic de l’heure de pointe. Bref, vous seriez plongé dans la vie publique de notre pays.Mais si vous décidiez de vous éloigner du chaos de la ville, en prenant la rue qui mène d’abord hors du centre puis qui traverse la banlieue, vous pourriez vous retrouver dans un environnement très différent. Un lieu isolé, séparé du reste de la ville, riche en végétation, silencieux et paisible: le cimetière. Chaque ville en a au moins un et car, depuis toujours ,  c’est là que reposent les dépouilles des générations passées. En vous y promenant, vous pourriez avoir l’impression de marcher dans une sorte de petite ville, la ville des morts. Vous pourriez trouver des rues autour desquelles s’organisent de véritables quartiers funéraires; dont les sépultures ont les formes les plus disparates , allant des tombes les plus simples aux chapelles de famille les plus complexes jusqu’à de véritables mausolées; vous trouveriez aussi des places et des jardins fleuris, idéaux pour vous reposer. Et vous seriez entouré de milliers de tombes, certaines appartenant à des personnes chères, beaucoup d’autres à des personnes complètement inconnues.Aujourd’hui, vous avez emprunté la rue qui vous a conduit hors du centre urbain de Cerveteri, vous avez traversé le torrent du Manganello, et vous avez suivi cette longue allée bordée de pins qui vous a mené jusqu’ici. Eh bien, vous venez de parcourir exactement la même rue que celle des anciens Etrusques qui allaient rendre visite à leurs défunts ! En effet, ces grands bâtiments que vous voyez devant vous ne sont pas les maisons de cet ancien peuple, mais les maisons de leurs morts. Je vais donc vous raconter quelque chose de leur histoire: pourquoi ils ont bâti ces monuments, quel était leur rapport avec la mort , mais aussi leur conception de l’au delà et comment celle-ci a évolué au fil du temps; vous allez découvrir ce que leurs tombes nous révèlent de leur culture et de leur civilisation.Bienvenue dans la plus grande nécropole de l’antiquité. Bienvenue à la Banditaccia.Je suis Silvia et je vais vous accompagner à l’intérieur de l’enceinte de la Nécropole de la Banditaccia. Cet audioguide est une production du Parc Archéologique de Cerveteri et Tarquinia.Projet et idée de Daniele DeiddaTextes de Luca BianchiMontage audio de Daniele DeiddaVoix française de Silvia Giulietti